samedi 30 janvier 2016

150 professionnel-les du social du 93 en AG !!!

Les professionnel-les des secteurs sociaux du 93 à l'appel d'une intersyndicale large se sont mobilisé-es en nombre. Prés de 150 salarié-es, étudiant-es de l'aide sociale à l'enfance, de la protection judiciaire de la jeunesse, de l'insertion, de l’hébergement, de la petite enfance, de la psychiatrie, de la prévention spécialisée, du medico-social, de Pôle Emploi, de la fonction publique territoriale, de l’éducation nationale se sont rassemblé-es en assemblée générale. Au delà des différences de statuts, de conventions collectives, de métiers, d'employeurs ou de financeurs, la convergence est en route. Nous subissons toutes et tous une attaque en règle contre nos métiers. Les logiques austéritaires, de marchandisation, de management par les chiffres et de contrôle social se déploient de manière similaire au détriment de la qualité de nos services et de l'accompagnement des publics. Les prochaines semaines s'annoncent d'ores et déjà agitées pour les fossoyeurs du social. A l'attaque !!! 






samedi 9 janvier 2016

Rézo social 93 n°5- Sommaire

Rézo social 93 - numéro 5 - hivers 2016 :
- Édito : Bonne année de luttes !
- Le travail social en État d'urgence
- Questions générales sur le travail social...
- Lettre ouverte contre les appels à projet dans le social

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vendredi 8 janvier 2016

Rezo n°5 : Edito bonne année de luttes !



Commençons ces quelques lignes par souhaiter une bonne année… de luttes ; des luttes comme rempart à la casse de notre secteur ; des luttes comme rempart aux replis communautaires ; des luttes comme rempart aux expressions fascistes, racistes ou intégristes en vogue ces derniers mois ! 

2015 restera gravée dans les mémoires comme une année noire sur de nombreux points. La casse sociale programmée pour répondre aux à la loi du marché se manifeste de manière frontale pour beaucoup d’entre nous. Chômage de masse, licenciements, précarité, relégation sociale, répression syndicale… L’austérité et ses politiques antisociales produisent de la désespérance en cascades...

Les attentats de Charlie, de l’Hypercasher, du Bataclan, des terrasses de cafés parisiens et du Stade de France, nous ont glacé d’effroi. La barbarie des fanatiques religieux entend menacer nos libertés. Elle alimente les fantasmes du choc des civilisations pour exacerber la haine entre les peuples et les populations. 

Autant d’éléments permettant au Front National de poursuivre son inquiétante ascension dans les urnes et dans les têtes. Elections après élections, la peste brune serait pour une partie des classes populaires la seule alternative à la colère sociale…

Entre l’austérité économique, le fanatisme religieux et l’extrême droite, nous avons face à nous nous trois ingrédients formant un véritable cocktail explosif. Dans ce contexte, les réponses sécuritaires, antisociales et de divisions sont juste irresponsable. Le démantèlement programmé du secteur social s’apparente à un suicide politique du vivre ensemble.Au contraire face à la crise, à la haine et au racisme, il y a urgence à sauver notre secteur. Il y a urgence à  re-politiser l'action sociale pour lui redonner le sens de son engagement au service de l’émancipation des publics que nous accompagnons. Les directions sans projets, sans références professionnelles et sans culture du métier sont en cela aussi nuisibles que les politiques d’austérité qui nous laminent.

Il y a bel et bien le feu… C’est en ce sens que nous appelons à un véritable soulèvement de tous les secteurs sociaux pour faire de 2016, une année de luttes, de victoire et d’espérance !

jeudi 7 janvier 2016

Rézo n°5 : Questions générales sur le travail social...




Le secteur du social semble traversé par une profonde remise en question quant à ses finalités et ses enjeux, au nom des politiques publiques qui font  principalement la promotion des mots d’ordre de l’austérité, de la sécurité et de la technocratie. Un petit retour sur l’histoire du travail social  s’impose, pour ne pas oublier le sens que comporte cette activité, à l’échelle de notre collectivité.

L’Etat social : perspective historique
C’est surtout au XIXe siècle que peuvent être aperçues les racines du secteur social moderne. Dans un contexte général d’industrialisation, d’urbanisation et de prolétarisation d’une grande partie de la population, des mesures de charité philanthropiques, bourgeoises et/ou religieuses se multiplient, de même que divers dispositifs de solidarité plus institutionnels. Les mouvements ouvriers et syndicaux s’organisent à travers des systèmes participatifs, mutuelles, coopératives, caisses de solidarité, etc., et d’un autre côté, la puissance publique se dote des premières législations sociales, concernant surtout la protection de l’enfance, le droit du travail, le logement social, la santé publique, etc… 

La période qui suit la fin de la Seconde Guerre Mondiale est une période de reconstruction et de forte croissance économique, soutenues par les politiques keynésiennes : c’est à cette époque qu’on commence à  parler d’un « Etat-providence ». Le contexte est donc très favorable au développement du secteur social. On peut observer le fort développement du travail social, qui atteint une certaine « apogée » à l’époque (Michel Autès). Le secteur est  progressivement encadré et soutenu par des dispositions légales et réglementaires qui fixent le cadre des interventions, le fonctionnement des établissements, les modalités de financement, les catégories de publics… Parallèlement, la formation des travailleurs/euses sociaux s’organise, les écoles se multiplient, de nombreux diplômes sont créés entre les années 1960 et 1970. Cette époque est donc également un moment d’innovation et d’expérimentation. 

Les Trente Glorieuses permettent une meilleure reconnaissance du travail social (l’expression « travail social » apparaît d’ailleurs dans les années 1970), et le secteur s’achemine vers un certain équilibre. L’Etat social s’est structuré selon un processus d’institutionnalisation pour le moins ambivalent : il a établi la nécessité de garantir la  solidarité envers les plus vulnérables en investissant une partie des fruits de la forte croissance économique ; mais cela cependant à condition que les initiatives de solidarité respectent de nombreuses réglementations et contraintes propres aux politiques publiques. Les bénévoles, militant-es, notables, religieux…, ont dû faire des compromis avec les autorités publiques pour devenir de véritables professionnel-les, avec des salaires, protections et obligations légales… Cependant, la fin des Trente Glorieuses va fortement ébranler ce début de structuration.

Une restructuration de l’Etat social
Dans les années 1970 surviennent successivement deux « chocs pétroliers » qui mettent brutalement fin à la croissance économique, et provoquent l’entrée dans une période de récession. Dans les années 1980 surtout, la pauvreté s’accroît, le chômage de masse fait son apparition, les phénomènes migratoires et les colères des jeunesses des quartiers populaires urbains commencent à être considérés comme des problèmes graves : les rhétoriques de la responsabilité individuelle, du sécuritaire, de la rentabilité, etc., commencent à prendre le pas sur les discours de solidarité. Les fonds publics se raréfient : sous le coup d’une « invasion néo-libérales » (Bourdieu), les politiques publiques commencent à prioriser la rentabilité – ou « efficience » – dans leurs investissements. Le Front National réalise ses premières percées électorales à l’époque. La solidarité recule, l’individualisme monte, on critique l’« assistanat », qui devient un élément bouc-émissaire dans les discours publics.

Les principales répercussions sur le travail social de ces politiques néo-libérales sont surtout budgétaires, mais, au de-là, de la catastrophe qu’elles représentent, on peut faire l’hypothèse qu’il y a un enjeu de pouvoir, un enjeu politique, dans les pressions qui pèsent sur le travail social. L’Etat, derrière des prétextes économiques, semble vouloir surtout un contrôle total du secteur, comme on peut le voir avec les exigences gestionnaires croissantes et les diverses normes imposées d’en haut. La puissance publique génère par-là un fort durcissement de la structuration réglementaire et administrative du secteur social. Les établissements, les associations, les professionnel-les eux-mêmes sont de plus en plus soumis à des réglementations et des exigences souvent purement administratives et comptables, au nom de la « qualité » ou de la raréfaction des fonds publics, ce qui plonge de plus en plus les institutions du travail social dans une inertie mortifère. La commande politique n’est plus porteuse d’un projet de société clair, mais devient purement technique et autoritaire. La crise économique sert de prétexte à rationaliser le travail social, c’est-à-dire à lui imposer une autre logique, celle de la pure efficacité, de la pure rentabilité, de la pure conformité aux critères gestionnaires établis de façon unilatérale par une autorité publique presque totalement muette sur ce qui compte finalement le plus dans le champ du travail social : le sens et les valeurs humaines.

Au final, chacun peut le voir à son échelle, le sens originel du travail social se retourne totalement à cause de cette nouvelle logique imposée par les politiques publiques libérales et gestionnaires. Beaucoup d’institutions ne fonctionnent plus pour leur public mais pour leur propre survie, dans le cadre des injonctions émanant des politiques publiques, et ce, bien souvent, au détriment du public lui-même. Si la plupart des critères imposés par les politiques publiques pour lire, gérer et évaluer le travail social sont réducteurs et sont des pertes de sens, c’est parce qu’ils convergent de plus en plus avec ceux de la sphère marchande et des services en général, et, surtout, alimentent l’illusion qu’on peut maîtriser, calculer, gérer totalement ou presque ce qui se passe entre les travailleurs/euses sociaux et les personnes qu’ils/elles accompagnent. A nous tous, qui tenons au sens de notre travail, de lutter contre ces attaques.

mercredi 6 janvier 2016

Assemblée Générale des secteurs sociaux du 93 - 28 janvier à Bobigny - 18h




Le Travail Social en Etat d’urgence !

Il y a urgence ! Nous professionnel-les du social, exerçant en Seine-Saint-Denis dans le privé ou dans les différentes fonctions publiques, tirons la sonnette d’alarme.  Notre secteur va mal ! Lorsque nous échangeons entre collègues de l’ASE, de la PJJ, des services sociaux municipaux, de l’hébergement,  de la prévention spécialisée, de la psychiatrie, du medico-social, de l’insertion ou de la petite enfance, le constat est sans appel, nous subissons tous une attaque sans précédent contre nos métiers, nos formations et notre éthique professionnelle…  Il y a urgence, à se rencontrer, partager, converger et s’organiser !

Par l’intermédiaire de nos organisations syndicales et/ou collectifs de luttes réunis en intersyndicale des secteurs sociaux, medico-sociaux et sanitaires, nous appelons l’ensemble des professionnel-les du 93 à se soulever et à se mobiliser ! Au-delà de nos différences de statuts, de conventions collectives, d’approches professionnelles, nous estimons que l’austérité généralisée et les processus de marchandisation dégradent nos conditions de travail et les services rendus à nos publics.

- Dans l’Education, la charge de travail des Assistant-es Sociaux s’est intensifiée. Le champ d’intervention des professionnel-les s’est élargi réduisant de fait leur capacité d’action. Le gel des embauches remet en cause l’égalité d’accès à un service public de qualité !

- A la Protection Judiciaire de la Jeunesse, les délais de prises en charge se sont rallongés considérablement, ce qui a confronté à des dangers multiples les enfants fragilisés du département. De nombreux collègues sont en flux tendu, alors que certains viennent d'être recrutés au titre de l'emploi précaire, toute fonction confondue, dans les différents emplois qui composent les équipes pluridisciplinaires. Aucun aménagement particulier de leur prise de fonction n’a été pensé ! Les unités d'hébergement sont en difficultés et suractivité faisant exploser les heures supplémentaires. Le manque de places en foyer expose certains adolescents à des orientations plus sécuritaires et de contrôle social, ou encore à la détention au sein de laquelle les conditions de vie quotidienne posent de nombreux problèmes.

- Dans les municipalités, les services sociaux de proximité sont devenus pour certaines mairies des variables d’ajustement économiques pouvant aller de la suppression de postes au déconventionnement intégral…

A l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), les équipes mobilisées depuis plusieurs mois font face à une demande sociale de plus en plus forte. Le service d’accueil est saturé.  La charge de travail se fait au détriment de la qualité de l’accompagnement.

- Dans le privé, la mise en concurrence via les appels à projet devient la norme.  Dans ce contexte de précarité budgétaire, les associations ont l’injonction de s’adapter ou de disparaitre. Les fusions, les réorganisations, les liquidations, les indicateurs de performances, le management par les chiffres font désormais partie de notre quotidien...

- Dans la psychiatrie, les établissements sanitaires sont soumis à l’équilibre budgétaire. Pour réduire les coûts, des fusions entre services ou hôpitaux sont actuellement à l’étude dans le cadre de Groupements Hospitaliers Territoriaux (GHT)…

Dans la petite enfance, les crèches départementales notamment, les professionnel-les, du fait du non remplacement des postes vacants et du manque d’effectifs, travaillent dans des conditions difficilement supportables, sont empêchés de pouvoir garantir un accueil de qualité pour les jeunes enfants et de mener véritablement à bien leurs missions éducatives.

- À pôle emploi, la volonté de tout dématérialiser, de mettre à distance et de contrôler le/la privé-e d'emploi s'accompagne par une politique de fermeture des agences tous les après-midi. Le service public de l'emploi est menacé. Il faut éviter de prendre un peu plus la voie de la privatisation, comme en Catalogne...

Il y a urgence ! Urgence pour nos emplois. Urgence pour nos publics ! Nous intervenons au quotidien au service des publics les plus précarisés du 93. En poursuivant cette logique de démantèlement des services sociaux et sanitaires, les pouvoirs publics menacent les solidarités et le vivre ensemble en Seine-Saint-Denis.

L’intersyndicale des secteurs sociaux du 93 s’inscrit dans la démarche nationale des Etats Généraux Alternatifs du Travail Social (EGATS). Aux quatre coins du territoire, des professionnel-es du social et du sanitaire se regroupent, analysent les mécanismes en œuvre et préparent ensemble une riposte à la hauteur des attaques contre nos formations, nos conventions collectives et nos missions.

Pour nos publics, pour l’intérêt des professionnel-les, pour l’intérêt général, nous appelons tous les travailleurs-euses sociaux, les agent-es administratifs, les psychologues, les ouvrier-es, les conseiller-es d’insertion, les infirmier-es, les formateurs/trices, les étudiant-es du secteur social et sanitaire syndiqué-es ou non syndiqué-es à participer Jeudi 28 janvier à la première Assemblée Générale interprofessionnelle du social et du sanitaire de Seine-Saint-Denis

ASSEMBLE GENERALE DES SECTEURS SOCIAUX DU 93
Jeudi 28 janvier 2015 – dés 18h à la Bourse du Travail de Bobigny


Premiers signataires : Avenir Educs, CGT services publics 93, USD CGT Action Sociale 93, CGT PJJ 93, SUD Santé Sociaux 93, SUD Collectivités Territoriales 93, CNT Santé Sociaux RP, FSU Territoriale 93, SNU FSU Pole Emploi 93, SNEPS PJJ FSU 93, SNUAS-FP…