La crise économique a bel bien fini par toucher le secteur social et plus précisément les nombreuses associations qui le composent. Entre 2010 et 2012, le secteur associatif a perdu 11 000 emplois* et les prospectives pour 2014 s’apparentent à une véritable saignée puisque 30.000 à 40.000* destructions de postes sont envisagées.
Ce plan social invisible affecte une grande partie des structures du 93. Rare sont les associations ayant les reins suffisamment solides pour encaisser l’onde de choc et éviter les licenciements économiques, les fermetures de services, la précarisation des emplois voir dans le pire des cas la liquidation judiciaire pure et simple.
Les restrictions budgétaires des collectivités territoriales, principales sources de financement, s’accompagnent d'une mutation des modes de management. Pour nos dirigeants et administrateurs, place désormais à la professionnalisation et au « social business ». La modernité consistant à adopter les formes de management des entreprises du privé pour soi-disant gagner en performance et faire la chasse au « gaspillage ».
De nombreux projets associatifs sont dès lors dévoyés. La course aux résultats impactent les pratiques professionnelles et conduisent à une dégradation des services rendus aux usagers du département.
Sur le terrain, la combinaison des restrictions budgétaires, la mise en place du «lean management», et la perte de sens professionnel provoquent un cocktail toxique et dangereux. De nombreuses équipes sont à bout de nerfs, certains collègues tentent de se préserver individuellement avec des arrêts maladies alors que d’autres laissent transparaitre de réels signes de burn out.
Face à ce climat délétère, l’action collective et syndicale doit retrouver toute sa place. Ici et là, des collectifs se soudent et des sections syndicales se montent. Il est temps de se regrouper, d’échanger et de s’inspirer des formes de résistance existant dans les autres structures pour défendre nos droits, nos conditions de travail, le sens de nos missions et nos emplois !