Les modes de financements de nos entreprises impactent de plus en plus l’organisation du travail et participent à la transformation de nos métiers. Le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis prévoit de généraliser le financement des structures relevant de l’insertion, de l’emploi et de la formation par l’intermédiaire d’appels à projet annuel en lieu et place de conventions pluriannuelles. En supprimant ces conventions, le département va plonger de nombreuses boites dans la précarité budgétaire.
La mise en concurrence devrait devenir la norme. La généralisation des appels à projet est une méthode pour placer les structures en concurrence les unes avec les autres. Dans d’autres départements des équipes d’insertion par l’emploi ont déjà mis la clef sous la porte suite à un positionnement de concurrents à but lucratif « moins chers » ou en raison d’objectifs non réalisés. Les objectifs de sorties positives (accès à un emploi durable) et de reprises d’activités sont désormais devenus des indicateurs de survie. Dans ce contexte d’austérité et de courses aux résultats, les risques de modification des pratiques professionnelles sont inévitables. La mise en concurrence et la recherche à tout prix des résultats quantitatifs participent à la dégradation de nos services et à l’exclusion de usagers-es les plus en difficultés. Malgré cette tendance de fond, la dénonciation de ces modalités de financement se multiplie. Interrogée par la webradio « le trottoir d’à coté » le 30/09/15, la député Brigitte Bourguignon déclarait qu’« il faut sortir de cette logique d’appels à projet qui a été systématique depuis quelques temps et qui ne favorise pas la réflexion».
Dés à présent, mobilisons nous contre ces appels à projet pour la sauvegarde de nos boites, de notre éthique et de nos métiers.