jeudi 2 avril 2015

Logement sinistré, 115 Seine Saint Denis submergé



Dans notre département où vivent plus de 1,5 million d'habitants, de plus en plus de personnes sont touchées par les licenciements, le chômage, la précarité. Elles ne peuvent plus accéder à un logement ou conserver celui dans lequel elles vivent.  D'une part l'offre de logements est inférieure à la demande et d'autre part les prix des loyers sont devenus inaccessibles. Les expulsions locatives se sont multipliées, le 93 détenant le triste record des expulsions locatives en France : 4 jugements sur 10 se soldent par une expulsion par les forces de l'ordre (!) Le Préfet, prompt à faire expulser, n'applique pas l'obligation légale de mettre en place un dispositif d'accueil pour les sans logis. 

Alors, chaque soir, les « écoutant-e-s » ne peuvent répondre à tous les appels. Ce sont en effet 700 à 800 sans abris qui tentent des dizaines de fois à joindre ce numéro tant convoité... mais seulement 60% y arriveront. Ainsi, chaque nuit, quel que soit le temps, des dizaines de personnes, y compris des enfants et des femmes enceintes, dorment dans le rue. Les travailleurs/ses sociaux du 115 ont dénoncé en février le manque de moyens humains et matériel nécessaires à l'accomplissement de leur mission. Elles/ils n'en peuvent plus, débordé-e-s par les demandes qui ne peuvent être satisfaites. 15 pour gérer 6000 à 6500 nuitées  dans les 119 hôtels du département, cela relève de la prouesse ! Cette situation ne doit pas perdurer, ni s'amplifier avec les expulsions locatives qui vont reprendre après la fin de la trêve hivernale.                                 
                                                                                                                                                                                                                Avec le DAL 93, les associations et collectifs de mal-logés ou de sans abris et leurs soutiens, nous devons lutter pour obtenir : l'arrêt des expulsions locatives sans relogement, l'augmentation des places d'accueil d'urgence; le relogement de toutes celles et ceux qui ont été mis à la rue, avec ou sans papier; une augmentation du nombre de salarié-e-s au 115, pour répondre dignement à tous les appels; la construction de logements sociaux et la réquisition des logements vides.