jeudi 16 février 2017

6 bonnes raisons pour être en grève le 7 mars à Paris !


6 bonnes raisons pour être en grève le 7 mars à Paris !

Mardi 7 mars, SUD Santé Sociaux appelle avec la CGT et FO l’ensemble des professionnel-les du Social et du Médico-Social à participer à une journée de grève nationale au côté du secteur de la Santé. Les raisons de converger et de prendre part à la grande manifestation dans les rues de Paris ne manquent pas ! Notre quotidien et l’accompagnement des usager-es se dégradent jour après jour. Les coupes budgétaires se traduisent dans bien des cas par des licenciements, des fermetures de structures ou des absorptions. Sur le terrain, la souffrance au travail se propage de service en service… Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de passer à l’action ! 

1)      En grève contre les coupes budgétaires
En cette période d’austérité permanente, le travail Social et Médico-Social sont devenus de simples variables d’ajustement économique. Cette année encore, le Plan de Financement de la Sécurité Sociale (PLFESS) prévoit 1,3 milliard de coupes budgétaires pour la Santé et 200 millions pour le Médico-Social. Les associations financées par les collectivités territoriales sont mises au même régime.                             De nombreux départements réduisent la voilure et imposent la mise en concurrence des structures à travers le recours aux appels à projet.
2)     En grève contre le « social business »
Les baisses des dotations publiques favorisent le recours aux financements privés. Pour accompagner ce mouvement et livrer le travail social au monde de la finance, les entrepreneurs du Social sont particulièrement actifs. Les fusions, les absorptions et les liquidations font désormais partie de notre quotidien. De véritables trusts du Social se constituent et entendent remodeler en profondeur le sens même de nos missions. Avec l’arrivée du contrat à impact social, les banques, les fondations ou les fonds d’investissements peuvent désormais spéculer sur le travail social en le transformant en « marché de la misère ».
3)     En grève pour défendre et améliorer les conventions collectives
Dans cet environnement concurrentiel, la volonté du patronat associatif de revenir sur les acquis sociaux et plus particulièrement sur les conventions collectives est désormais officielle. La nouvelle organisation NEXEM ne s’embarrasse pas de circonvolutions. Son programme de combat est pour le moins explicite : devenir le leadership des organisations patronales de la BASS et imposer une convention collective étendue au rabais qui se substituerait à la CCN 66, CCN 51, CCN 65, CLCC, CHRS, Croix-Rouge.

4)      En grève contre la casse des métiers
Le gouvernement a entamé un processus de transformation des métiers et des diplômes mobilisant la Commission Professionnelle Consultative (CPC) et le Haut Conseil du Travail Social (HCTS). Les travaux sont censés aboutir d’ici la fin de l’année 2017 avec comme objectif d’uniformiser les différentes formations du Social, de généraliser la polyvalence, de supprimer les stages de longue durée et d’inculquer la culture du chiffre. Avec ce projet de déqualification des métiers, les futurs professionnel-les du Social se transformeront en gestionnaires de la commande publique.
5)     En grève pour nos conditions de travail
La constitution de trust du Social s’accompagne par la mise en place de nouvelles hiérarchies visant à piloter l’activité par les prismes du résultat et de la rentabilité. Sur le terrain, ces nouvelles méthodes de management se répandent comme une trainée de poudre.                         La pénurie de moyens se traduit par une surcharge de travail, des dénonciations des accords RTT et une dégradation des accompagnements. Ces conditions de travail engendrent de la souffrance, de la fatigue professionnelle ou des burn out en cascade…
6)     En grève pour nos salaires
Le patronat de notre Branche constate que notre secteur ne suscite plus autant de vocation. Pour y remédier, ils entendent lancer une campagne de communication. Notre secteur n’a pas besoin de poudre aux yeux. Il faut rompre avec ces longues années d’austérité et de gel des salaires ; il faut rompre avec les stages non gratifiés et la précarité étudiante ; il faut rompre avec la substitution des emplois par le bénévolat, il faut rompre avec tous les contrats insécurisants !


Le 7 mars à Paris est l’occasion de dire STOP à la casse du travail Social et Médico-Social.

Départ de la manif à 13h à Denfert-Rochereau

En 2017, organisons la contre-offensive !


Nos revendications en faveur du travail social et médico-social :


  • La défense et l’amélioration des Conventions Collectives Nationales
  • L’augmentation générale des salaires.
  • La révision à la hausse des points d’indice.

  • L’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers.

  • L’arrêt des coupes budgétaires de la Sécurité Sociale et des collectivités territoriales qui financent nos secteurs.

  • Le refus des recours aux appels à projet et le maintien des conventions pluriannuelles par les collectivités territoriales afin de financer les associations

  • L’arrêt des expérimentations des Contrats à Impacts Social.

  • L’abandon du projet de ré-ingénierie de l’ensemble des métiers du social.

  • La formation et le recrutement des personnel-les nécessaires au fonctionnement de nos établissements.
  • Des financements pour les étudiant-es indispensables pour le paiement des gratifications de stages

  • L’abrogation des lois HPST, lois Nôtre, Macron, Rebsamen et de la loi Travail



mercredi 15 février 2017

Dans les boites, les manifestations et les quartiers, bloquons la répression ! COMMUNIQUE DE SUD SANTE SOCIAUX 93


Le syndicat SUD Santé Sociaux 93 tient à exprimer son soutien à la vague de colère et d’indignation qui suit le viol dont a été victime un jeune habitant d’Aulnay-sous-Bois, 

En tant que syndicalistes travaillant et/ou vivant en Seine-Saint-Denis, nous soutenons pleinement les habitant-es du 93 excédé-es par les violences policières, les inégalités, les stigmatisations, et nous étions parmi les nombreuses personnes qui sont venues assister au rassemblement en hommage à Théo et contre les violences policières, à Bobigny, le samedi 11 février 2017.

De nombreux policier-es mobilisé-es dans le cadre d’un état d’urgence permanent sont probablement à bout de force et tous ne sont pas à mettre dans le même panier. Pour autant, les propos racistes exprimés sur le terrain ou publiquement par certains membres des forces de l’ordre témoignent d’un mal plus profond à l’origine d’une défiance d’une partie de la population.

« L’affaire Théo » n’est pas isolée ! Il y a peu une affaire similaire s’est déroulée à Drancy lors d’une garde à vue. A ces humiliations, s’ajoute la longue liste des violences exercées contre les acteurs/trices du mouvement social ou contre les jeunes des quartiers populaires. La répétition de ces bavures nous interpelle et nous questionne ! De bavures en bavures, les dérapages s’institutionnalisent. L’Etat ne fait plus mystère de sa volonté de s’en prendre aux classes populaires dans les quartiers ou dans les manifestations. Ces violences policières s’inscrivent dans une stratégie répressive visant à faire taire les colères et les solidarités.

Ces colères sont légitimes car elles prennent racine dans le ras-le-bol d’un système profondément inégalitaire où les propriétaires des grands moyens de production, des médias dominants et des principaux offices politiques, entretiennent l’oppression des classes populaires. L’État social est mutilé, les services publics reculent partout, les politiques de solidarité se font saigner, tandis que les mesures favorisant les intérêts du patronat et des financiers s’enchaînent. La cupidité des oligarques ne connait plus de limites, et les idéologies sécuritaires sèment la division pour mieux régner.

Nous sommes pour une convergence des luttes et le développement des solidarités de classes. A cet effet, nous appelons à rejoindre et soutenir les manifestations pour obtenir justice pour Théo et tous les autres, et à participer à toutes les prochaines mobilisations contre les violences policières commises dans les quartiers, les piquets de grèves ou les manifestations ! 
Nous appelons aussi avec notre Union syndicale Solidaires à la marche pour la dignité du samedi 19 mars.

Justice pour Théo, Zyad, Bouna, Rémi, Adama, Joachim, Laurent et tous/tes les autres !

Neuilly-sur-Marne le 14/02/2017

dimanche 12 février 2017

Prévention spécialisée sabordée : même dans le 94 !


Nous avons récemment appris que le Val-de-Marne, un des derniers départements où la prévention spécialisée n’était pas radicalement remise en cause, vient de rejoindre finalement les rangs des fossoyeurs de celle-ci. La prévention spécialisée est une pratique socioéducative en direction des jeunes et ados, en milieu urbain, basée – rappelons-le bien pour commencer – sur la non-institutionnalisation de l’action, l’anonymat des personnes accompagnées, la libre-adhésion de ces dernières et l’absence de mandat nominatif d’intervention.
Comme dans de nombreux départements, mais aussi certaines boîtes du 93, telles que l’association Arrimages par exemple, il a été décidé qu’au mépris de toutes les règles les plus élémentaires du secret professionnel (cf. encadré ci-dessous), les éducateurs devraient maintenant remplir des fiches de renseignements plus ou moins détaillées sur les personnes accompagnées ; cela sans que les salariés n’aient de visibilité sur les destinataires et l’usage qui sera fait des infos qu’ils rapportent.
Dans le 94, la cerise sur le gâteau est le logiciel Eudonet, édité par Eudoweb, entreprise privée dont les produits informatiques sont achetés par « 50 % des entreprises de l’indice CAC 40 ». On vous laisse imaginer le prix du service.
Ce logiciel se présente comme un tableau de renseignement très détaillé contenant les informations nominatives de base concernant la personne accompagnée, sa famille, ses relations (les éducateurs sont invités à faire une fiche par personne), les dates et objets des rdv, etc. Si une zone de flou entoure les usages et l’intérêt de ce gadget informatique, on observe que les acteurs de terrains désapprouvent massivement ce projet, d’après un questionnaire adressés aux équipes par des représentants de salariés.
En somme, les décideurs et les hiérarchies reprochent à nouveau à ces idiots d’éducateurs que leur travail est « illisible » et n’est pas « valorisé ». Pourtant, la prévention spécialisée est financée par les ministères depuis 1959, et elle n’a jamais eu autant à subir cette injonction à l’évaluation et à la « lisibilité ». Alors, est-ce que la prévention spécialisée est devenue illisible, ou est-ce les instances de tutelle qui ne savent plus lire cette pratique alternative et originale, et ce qu’elle représente en termes de lien social, de solidarité, d’autonomie et de diversité du public, d’aléatoire, d’humain… ?
Les éducateurs le disent bien : ce n’est même pas l’approche quantitative qui les gêne, car les chiffres peuvent être utiles. Au moins ils ne sont pas pires que la collection d’informations personnelles demandées par les tutelles à travers le logiciel. À travers les informations qu’ils donneront, pour ficher les gens, les éducateurs seront d’ailleurs eux-mêmes fichés, et leur activité contrôlée à travers cette espèce de tableur Excell de luxe.
Le problème, c’est que ces méthodes d’évaluation quantitatives et intrusives sont inadaptées à la prévention spécialisée et retranscrivent extrêmement mal sa réalité de terrain. Par ailleurs, elles sont une aberration économique puisqu’elles reviennent à dépenser un temps de travail et des sommes budgétaires considérables pour un résultat que la plupart des acteurs de terrain jugent très insatisfaisant, voire dangereux : ces évaluations ne seraient-elles donc qu’un outil de contrôle et de contrainte ?
On peut se rendre compte aisément que ces méthodes d’évaluation sont également immorales et dangereuses car elles amènent nos hiérarchies et les services de l’État à se constituer des bases de données sur les personnes accompagnées – ce qui est plutôt inquiétant quand on sait qu’un décret vient d’autoriser la création du fichier « Titres Électroniques Sécurisés », fichant, grâce aux infos des passeports et cartes d’identité, 60 millions de français. Jusqu’à quel point ce fichage généralisé ira-t-il ? On le verra rapidement si 2017 voit l’élection d’un président de droite dure ou d’extrême droite.



Enfin, ce que semblent oublier les Big Brothers en herbe qui font la promotion de ce type d’évaluation, c’est que cette divulgation d’informations sur les personnes accompagnées dans le simple cadre des évaluations et de la « démarche qualité » est une rupture injustifiée du secret professionnel auquel sont tenus les salariés de la branche Aide sociale à l’enfance du Département (branche dont fait partie la prévention spécialisée). En un mot ces évaluations donnant le nom des personnes accompagnées et des détails plus ou moins intimes sont illégales – à moins d’informer les jeunes et les parents de mineurs qu’on fait des fiches sur eux, ce qui, on l’imagine bien, est une aberration en prévention spécialisée, cette dernière étant basée sur une relation de confiance établie sur le lieu de vie des gens, de façon non-institutionnalisée, largement informelle et confidentielle.

RAPPEL DU CADRE RÉGLEMENTAIRE RELATIF AU SECRET PROFESSIONNEL EN PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
-            Les circulaires d’application de l’arrêté du 4 juillet 1972 établissent la valeur réglementaire du concept d’« anonymat » des personnes accompagnées par la prévention spécialisée 
-            L’article 9 du Code civil établit le « droit au respect de la vie privée »
-            l’article 221-6 du Code de l’action sociale et des familles stipule que tous les services rattachés à la branche Aide sociale à l’enfance du Département (et la prévention spécialisée en fait partie selon les articles L. 121-2 et L. 221-1 du même Code) sont soumis au secret professionnel
-            les articles 226-13 et 226-14 du Code Pénal et l’article 223-6 du même code précisent les seuls cas de figure où peut être rompu ce secret professionnel : les évaluations internes et externes n’en font pas partie, ni par conséquent les « démarches qualité » (c’est plutôt dans des situations de danger, de violences, de maltraitances, par obligation d’assistance à personne en danger, etc.)
-            enfin l’article 226-2-2 du Code de l’action sociale et des familles stipule notamment que les parents d’enfants à propos desquels nous échangerions des informations doivent être préalablement informés : « Le partage des informations relatives à une situation individuelle est strictement limité à ce qui est nécessaire à l'accomplissement de la mission de protection de l'enfance. Le père, la mère, toute autre personne exerçant l'autorité parentale, le tuteur, l'enfant en fonction de son âge et de sa maturité sont préalablement informés, selon des modalités adaptées, sauf si cette information est contraire à l'intérêt de l'enfant. »

PROCHAINE RÉUNION ORGANISÉE PAR LE CTDPS94 :

MARDI 21 FEVRIER 2017 À 18H30
À LA MAISON DES SYNDICATS DE CRÉTEIL : 

11 RUE DES ARCHIVES 94000 CRÉTEIL 

UNE AUTRE RENCONTRE COLLECTIVE AURA ÉGALEMENT LIEU LE MARDI 28 FEVRIER A LA BOURSE DU TRAVAIL DE PARIS À DESTINATION DES TRAVAILLEURS DE TERRAIN EN PRÉVENTION SPÉCIALISÉE D’ÎLE-DE-FRANCE,


ECRIVEZ A collectif-pref-idf@outlook.fr POUR ÊTRE INFORMÉS OU SUIVEZ LE SITE ET LE FACEBOOK DE RÉZO SOCIAL 93 :

 https://www.facebook.com/rezosocial93/


A propos du rapport de la CPC sur la réforme des formations en travail social

La CPC a rendu son rapport : répondons ensemble à la question :
Comment rendre le travail social plus rentable ?



Après quelques soucis techniques avec le blog, nous revenons avec cet article qui paraîtra dans le prochain n° papier.

La Commission Professionnelle Consultative du travail social et de l’intervention sociale (CPC) est un groupe institutionnel de réflexion qui conseille le gouvernement sur la question des formations en travail social. Dans le cadre des États Généraux du Travail Social lancés ces dernières années par le gouvernement, la CPC avait pour mission de réfléchir à des pistes pour réformer les formations des travailleurs sociaux. Elle a rendu un premier rapport intitulé « Métiers et complémentarités » en février 2015 préconisant de réduire le nombre de diplômes et d’ancrer ceux qu’il resterait dans un « socle commun », simplifiant ainsi le schéma des formations pour mieux le faire encadrer dans une logique universitaire (licence, master). Depuis cette date et même avant, les mobilisations de travailleurs sociaux se multiplient à l’appel de collectifs militants et des syndicats en travail social.

Après la présentation du Plan d’action en faveur du travail social (analyse ici) par la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé Marisol Touraine et sa Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion Ségolène Neuville le 21 octobre 2015, cette dernière a redemandé, en février 2016, à la CPC de penser des moyens de « moderniser » les formations. Le Ministère a imposé des thématiques de réflexion – telles que l’objectif à terme de publier un « cahier des charges qualité pour les établissements de formation » – ainsi qu’un calendrier : une nouvelle réforme des formations en travail social devra entrer en vigueur en septembre 2018.

Pour l’instant, la CPC a donc rendu un rapport d’étape fin 2016 en faisant part de l’avancement de ses travaux. Ce texte d’une vingtaine de pages reste à un niveau « conceptuel » et ne préconise encore rien d’opérationnel. Il avance cependant des principes assez révélateurs sur la vision idéologique qui sous-tend ce projet de « réingénierie ».
Le premier point que met en valeur le rapport est l’objectif de rendre plus « attractifs » les métiers du travail social pour le dynamiser davantage : le travail social se caractérisant en effet par un grand nombre de professionnels et d’activités variées, « nous avons donc une donne économique majeure, un secteur en essor dont la vitalité est sous-estimée […] Comme l’ont montré les études des observatoires, c’est un secteur dont le poids économique est supérieur, par exemple, à celui de l’informatique, des transports, des banques… » (p. 6). L’objectif est donc annoncé : rendre le travail social plus attractif pour la main-d’œuvre… mais aussi pour les investisseurs et les entrepreneurs. Cette logique était déjà très présente dans le rapport « Bourguignon » (cf. analyse citée ci-dessus).
Difficile d’interpréter ensuite l’objectif de faire du travail social une « discipline » à part entière à travers une « culture professionnelle commune » tournant autour d’un « socle commun » de compétences complété par une « spécialisation progressive ». En effet, on entrevoit ici une volonté de rendre plus « lisible » le monde du travail social aux yeux des décideurs, déconnectée d’une quelconque référence aux exigences des publics et des terrains : pourquoi uniformiser de la sorte le travail social, si ce n’est pour mieux le contrôler, le gérer, le vendre bloc par bloc ?
Cela, surtout quand on observe la mollesse des registres de compétences autour desquels la CPC préconise d’organiser le socle commun : nulle part ou presque il n’est fait référence aux notions d’émancipation individuelle ou collective et à ce qu’elles impliquent, en revanche le travailleur social doit savoir « se situer par rapport à la norme et la loi », et « promouvoir les principes et valeurs de la République », ce qui suggère un travailleur social agissant comme un missionnaire de la République, plutôt qu’un soutien psychique et social à des personnes ou des groupes justement délaissés par les dysfonctionnements de la République. Perspective un peu réductrice de se dire que les travailleurs sociaux ne sont que le service-après-vente d’une République défaillante et inégalitaire.
Le rapport affirme également souvent vouloir revaloriser le niveau de qualification (donc de reconnaissance sur les grilles réglementaires) de plusieurs diplômes, tout en pointant le risque que les salariés soient finalement perdants puisqu’il y aurait un développement des postes les moins coûteux pour les employeurs (donc les moins qualifiés) tandis que les diplômes plus qualifiés perdraient de leur attractivité en raison de la réduction du nombre postes proposés.
Cette vision cherchant une soit disant « fluidité ascentionnelle », une « simplification », une « meilleure attractivité » et une « modernisation » du travail social relève clairement d’un idéal néolibéral, qui considère qu’en plaquant autoritairement des grilles qui faciliteront la gestion des boîtes et du personnel, le secteur aura davantage de « lisibilité », sera plus moderne et plus vendeur. Surtout quand on observe le contexte de politiques d’austérité, de réductions des budgets publics, de développement des financements privés… Cette logique de réforme des formations est un nouveau pas vers la rationalisation, la marchandisation du travail social.


Prochaines dates de mobilisations :
Le 7 mars : Santé Action Sociale : Tous en grève et en manifestation

Pour continuer la réflexion : "Travail Social engagé, travail social enragé", article synthétique de fond sur la situation périlleuse du travail social, originellement paru dans Le Progrès Social, n°104, jeudi 15 septembre 2016 : disponible ici.